Caméra 9,5 mm type Pathé-Baby Motrix de marque Pathé

En 1923, Pathé lance la caméra de prise de vue à manivelle pour le 9,5 mm ainsi que les films vierges, de 9 ou 15 mètres, sous forme de cassette métallique. Ceux-ci sont inversibles. La conception et la réalisation de ce matériel de format réduit sont confiées aux établissements Continsouza. Comme le projecteur, la caméra est simple d’utilisation et relativement maniable. C’est le début du cinéma amateur et le 9,5 mm restera pendant 10 ans le seul format amateur disponible en France. Il fut peu populaire aux Etats-Unis, mais très répandu en Europe et une imitation exista même au Japon. Très vite, la caméra fut motorisée avec un système de ressort, d’abord externe puis interne.

Un moteur dit "Motrix" a été ajouté en 1926 au premier modèle de la caméra Pathé-Baby (1923).

Les caractéristiques techniques :

• Entraînement à 1 griffe
• Moteur à ressort rattaché à l’appareil de prise de vues
• Magasins débiteur et récepteur intérieurs pour film 9 mètres
• Viseur à cadre métallique et pointeur pliables
• Compteur de métrage
• Objectif Trianar Krauss f.2 cm
• Dimensions (LHP) : 100 x 145 x 8,5 mm

L'utilisateur de cette caméra : Emmanuel Debroise

DEBROISE Emmanuel, photographe et réalisateur. Né le 17 novembre 1894 à Rennes, décédé le 7 mai 1994.

Après avoir travaillé au Syndicat agricole d'Ille-et-Vilaine, dont le siège se trouvait à Rennes, Emmanuel Debroise a été agent général dans les assurances de 1931 à 1957, année où il prit sa retraite.

Son père était négociant en beurre et œufs sur la place rennaise, et la famille de sa mère tenait une quincaillerie en gros et demi-gros en face de l'Église Toussaint de Rennes. Il est chef de famille à quinze ans dans une famille de dix frères et sœurs.

C'est un homme actif : Catholique convaincu (faisait partie de l'ACI, Action Catholique I...), il faisait également parti de la Société photographique rennaise dès 1928. Il est à l'origine de l'Association des Familles rurales ; il était aussi administrateur à la Caisse d'Épargne et juge au Tribunal paritaire. Pendant la guerre, il fonde le théâtre du Foyer à Fougères.

Après guerre, il créé un cinéma de patronage "Le Rosais" à Saint-Germain-en-Coglès, qu'il anime en véritable homme-orchestre. Ce cinéma, inauguré en février 46, et dont les projections avaient lieu dans les locaux de l'école privée, présentait également les films qu'Emmanuel Debroise réalisait en 16 mm sur la vie de la commune. Ce cinéma a disparu pendant l'hiver 1954.

Pas d'information réelle sur sa pratique du cinéma. Mais E. Debroise, sans pour autant être un cinéphile, avait le goût pour l'image et notamment pour le reportage. Il a réalisé de nombreux clichés photographiques sur Rennes et Saint-Malo dont certains sont conservés au Musée de Bretagne.

Il le disait lui-même : il pensait avoir manqué sa vocation. Emmanuel Debroise est un "catholique convaincu" ; il est conscient de son identité culturelle sans pour autant s'engager dans le militantisme. Sa conception de l'image est réfléchie : d'une certaine façon, en filmant un pardon, il a conscience de faire acte de mémoire. Mais c'est aussi par goût qu'il le fait : goût pour la belle image, goût pour le reportage, goût pour les costumes.

Les films de M. Debroise ont été déposées à la Cinémathèque de Bretagne par son fils.

Découvrez Rennes, fête des fleurs, réalisé par Emmanuel Debroise en 1930 avec sa caméra Pathé-Baby Motrix.