Poète, critique et théoricien du cinéma, collaborateur de revues spécialisées, enseignant à l’Institut Lumière de Lyon et à l’École des Beaux-Arts de Quimper, Philippe Durand (1932-2007) est auteur-réalisateur d’une cinquantaine de courts et moyens métrages pour le cinéma, la télévision et des institutions (Ligue de l’Enseignement, Ministère de l’Éducation Nationale…). De retour blessé de la Guerre d’Algérie, il réalise un premier film, Secteur postal 89 098, interdit immédiatement d’exploitation. Engagé, militant, le parcours de cet artiste aux œuvres fortes est aussi jalonné de films d’expression personnelle souvent inédits. Retour sur cette carrière en quatre films…
Avec : Nathalie PASCO, Claude DEBORD, Claude HAINAULT, Bernard HLADKY
Dans ce film tourné durant quatre week-ends de 1959 par quelques jeunes qui n'avaient jamais touché une caméra, Philippe Durand a voulu exprimer tout ce que son expérience de la Guerre d'Algérie a laissé en lui de meurtrissures physiques et morales. Ce « film d’amour » dévoile le quotidien de la fiancée que le jeune appelé a laissée et dresse une correspondance étroite entre cette fille salie par les accidents de la vie et ce garçon sali par ce qu’on l’oblige à faire, pour les besoins supérieurs de la pacification.
« Tout le film est ainsi un émouvant contrepoint entre la destruction parallèle de deux êtres et la mort de leur amour. Le commentaire qui rapporte le récit subjectif que fait le garçon de son expérience est violent, mais il ne dépasse pas ce que peuvent connaître tous ceux qui ont vécu cette expérience (…) » (Marcel Martin dans le numéro de "Les Lettres françaises" du 18 au 24 janvier 1962)
L’Annonciation
Documentaire, 1963, 11 min 54, Ciné-Documents
Collaborateurs techniques : Jean Dasque, Jean Leblond, Jean Mazéas et Robert Lapoujade
Montage de Chantal Durand
Musique et direction de César Gattegno
Voix de Gilles Durieux et Sophie Durand
Avec la participation de Dorothée Blanck
Le confortable engourdissement de notre société moderne n'est pas une réponse au mystère de la vie. Contre la mort, le sein de la femme offre une chance au monde…
"C'est le film qui a le plus frappé. Une sorte de cri violent qui déchire le spectateur. Des partisans, des détracteurs. Un réalisateur qui a quelque chose à dire, et mieux, qui sait le dire" (Festival de Tours 1963)
Le Chats
Fiction, 1966, 15 min, Les Films du Centaure
Directeur de la photographie : Georges Strouvé
Ingénieur du son : Jean-Louis Ducarme
Compositeur de la musique originale : François de Roubaix
Chorégraphe : Anne Lecouvreur
Monteur : Chantal Durand
Acteurs : Edith Zetline et Gabriel Cinque
Augustin et Augustine se rencontrent dans un café. Ils vont errer dans la ville en parlant de tout et de rien et finalement d'eux-mêmes.
Les Noces d’Hirondelle
Fiction, 1967, 15 min, Les Films de l’Adagio
Lumière de Pierre Montazel
Caméra de Jean Dasque
Animation de Michel Boschet
Décor de Dufo
Montage de Chantal Durand
Trame sonore et mixage de Luc Perini
Avec Juliette Villard
Avec la participation de Monique Mélinand, René Michaud, Jean-Pierre Gasc
Une jeune femme, traumatisée par la perte d'un être cher, souffre et se lamente, avant l'arrivée d'une ambulance qui va l'emmener dans un service psychiatrique...
En présence de sa femme et collaboratrice Chantal Durand, et de Roxane Hamery, maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Rennes 2.