L'archipel de Bréhat est le royaume des pierres. Celles-ci sont rouges du sang de Mériadec, prince de renom, que ces deux fils assassinèrent à la pointe du Paon pour se partager l'héritage. Ils voulurent jeter le cadavre à la mer, c'est alors qu'ils sentirent leur corps s'appesantir, leur chair se figer. Ils devinrent de pierre et le sang de Mériadec teinta d'un rouge vif les rochers de Bréhat. Les autres pierres ne sont que les bergers qui abandonnèrent leurs troupeaux, séduits par une fée dont ils tombèrent éperdument amoureux. Mais ceci est une autre histoire...
Bréhat est une île irréelle, sans nul doute le fruit d'un caprice divin. Elle oscille au gré des marées entre ciel et terre, entre légende et réalité. Pourtant Bréhat existe bien et ses habitants d'aujourd'hui sont confrontés à une tout autre marée : celle des touristes qui arrivent au rythme des rotations de vedettes.

Mais Bréhat, une fois la saison terminée, se retrouve seule et bien seule, livrée aux humeurs du ciel et à la fureur des flots. Ses habitants retrouvent alors leur tranquillité et se souviennent. Ils se souviennent d'une époque pas si lointaine où la vie d'Ólien était intimement liée à la mer car Bréhat, tout comme Paimpol, avait naturellement vocation à voir naître des marins.

Ce fut alors la grande époque de la marine à voile et des expéditions lointaines qui ont nourri l'histoire de l'île. Mais les Bréhatins n'ont jamais fait fortune avec le produit de leur pêche ou celui de leurs voyages lointains. La vie sur l'île est toujours restée difficile. Il fallait alors se débrouiller pour améliorer l'ordinaire. C'est ainsi que certains Óliens se sont livrés à des activités de contrebande.

Le Recteur de Bréhat, Louis Menguy, raconte leur histoire avec force détail, réalisme et ... indulgence.