Jean Gouédic, jeune homme plein de bonnes intentions, mais poursuivi par la déveine, traverse une mauvaise passe, et l'on ne sait quelles idées germent dans son cerveau... Tant et si bien que le voici sur le pont de Toupin qui surplombe la ravissante vallée de notre "cité gentille". L'oeil morne, Jean Gouédic se penche sur le parapet et regarde la rivière qui coule, tout doucement, dans le fond. Passe heureusement, à ce moment précis, un bon samaritain qui lui donne un billet de mille francs. Et Jean Gouédic renaît à la vie ; il revient au centre de la ville, tout abasourdi de l'aventure qui lui arrive. Place Duguesclin, n'eût été la vigilance d'un sympathique agent de ville, il risquait de se faire écraser... Mais il est né sous le signe de la chance, semble-t-il, et tandis qu'il s'apprête à se remettre de ses émotions devant in Cinzano bien frais, voici qu'une silhouette bien connus des Briochins surgit devant lui et lui propose, avec le sourire, un billet de la loterie nationale. Hésitation de Jean Gouédic qui sait exactement combien il a en poche. Il se décide néanmoins à retenir la "Chance qui passe".
Quelle n'est pas sa joie d'apprendre le lendemain que le billet n° 014.024 vient de gagner vingt millions ! Ne croyez surtout pas que Jean Gouédic, touché par la fortune, va gaspiller stupidement cet argent qui lui tombe du ciel... Que non pas ! et vous le suivrez dans les rues briochines, s'arrêtant aux bons endroits pour y faire d'excellentes emplettes ; vous remarquerez son allure de gourmet devant un fin repas qui lui est servi ; vous serez témoin de son allégresse au volant de la belle automobile qu'il a choisie, et vous verrez Jean Gouédic se métamorphosant d'heure en heure, évoluer dans un décor que vous connaissez bien, parmi les personnes que vous croisez chaque jour...