Le paludier Legonidec, ayant été toucher au village voisin le produit de l'exploitation d'un marais salant, est suivi par un de ces brigands qui formaient, pendant les troubles de la révolution, une armée redoutable. On les appelait les chauffeurs parce qu'il chauffaient et brûlaient les pieds de leurs victimes pour les forcer à dire où était caché leur argent. Attaqué pendant la nuit, le paludier subit l'horrible supplice et meurt dans des contorsions d'agonie, laissant une femme et un petit garçon Jean-Marie, qui avait suivi toute la scène, muet et glacé d'épouvante. Quand il vit son père inanimé sur son bûcher, il ne pleura pas mais demeura longtemps immobile à la regarder, puis, étendant sa petite main sur le cadavre, il lui promit la vengeance ! Dans l'air, une balle siffle ! Caché en embuscade derrière un talus, Jean-Marie fauche de gauche à droite à coup de fusil dans le groupe ennemi qui ne sait d'où lui vient cette attaque imprévue. Il fut très beau en cet instant le petit breton. Son père eut été fier de le voir si guerrier. Sept ! Ils sont sept qui ont payé de leur vie l'assassinat du paludier et le petit Jean-Marie, sur la tombe de son père, aligne sur la croix noire le chiffre vengeur.