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Films
en accès libre

Fonds Gessain bande son 10 [32372]

1961 précisément

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Film amateur | Bretagne

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Cette bande son a été utilisée en partie dans le film "Les pêcheurs de Poulhan"" (fiche documentaire 132).

6 aout 1961. Suite de l'inauguration de la statue de la bigoudène de René Quillivic : comédie en breton (traduit et retranscrit par Gilles Goyat).

Extrait d’un sketch comique de Pierre (-Jakez) Hélias, tiré du recueil Biskoaz kemend all (1947), joué par des comédiens amateurs de la troupe du Cap, sous la direction d’Albert Trévidic (1909-1990), instituteur public à Plouhinec : Bec’h d’ar brilli !([Aux maquereaux !)
]
Extrait du sketch BEC’H D’AR BRILLI
Les personnages sont deux amis, Jakez et Gwillou. Le premier vend du poisson sur la place du village, le second discute avec lui de son occupation du moment.
Gwillou : […] Ne ’teus koustiañs ebed, Jakez.
Jakez : Ha dao d’eur marhadour implij e varhadourez, hein ? Yann Futellig e-neus greet fortun o werza limonadez, koulskoude me ’oar a-walc’h an den-se ’neus ket tanveet en e vuhez eur banne limonadez. [Re vad e kav gwin ruz] evid distruja e deod gand dour- feunteun.
Gwillou : Hag ar gwir zo gantañ, Jakez. Gwelloc’h e vefe dit mond da werza gwin ruz, me ’ gred. Marhadour gwin ruz, setu aze eur vicher, ma den. Torr-penn ebed, chom brao e-tal ar c’hontouar da leunia ar gwerennou ha da zastum an arc’hant en diretenn.
Jakez : Doue a viro ouz kement-se ! Ne vefe ket pell ar stal o vond d’an hesk, hag an ostiz d’an daoulamm d’ar vered. Ale! bec’h! bec’h! bec’h, bec’h d’ar brilli !
Gwillou : [Kreisteiz eo pell ’zo, ha sonet an anjeluz.] Eet eo an dud d’ar gêr da zibi merenn. Koulz eo dit distalia, me ’ gred, ha mond d’ar gêr da glask eur begad bennag. Eur gwall-labour ’peus greet ar mintin-mañ, me ’gred, an dour-pill zo war da dal. Da roched zo da waska, ken gleb eo.
Jakez : Ya, ’vad. An den paour ’neus eur blanedenn divalo war an tamm douar-mañ. Beb sort micheriou eo red dezañ ober evid gonid e damm kerc’h.
Gwillou : Med Jakez, ne ’teus ket aon dirag Liz Penn-Ruz ? Honnez a vez boazet da zond da werza pesked war blasenn ar vorc’h. Ma ouife ’teus laeret he flas diwarni, ne rafen ket daou wenneg [evid da vleo.] Ha diwall mad da zaoulagad, ivinou he-deus ken lemm hag eur falz. [Aze e vefe eur gwall zispac’h.] Gwelloc’h eo mond d’ar gêr araog.
[Ici, un passage d’environ une demi-page manque ; il semble avoir été «coupé».]
Jakez : […] Eun dismegañs eo.
Gwillou : Lez da gas, Jakez. Gand tud e-giz-se n’eus netra ’bed d’ober. Kont din kentoc’h penaoz ’teus greet afer gand Liz Penn-Ruz ?
Jakez : Goud a rez ma gwreg Katellig Krohen e teuz an arc’hant etre he daouarn, gwasoc’h ’vid an erc’h dindan an heol.
Gwillou : Ya, siwaz.
Jakez : Eisteiz ’zo he-doa prenet eur verc’hodenn kaer-meurbed, seizennou aour ha dantelez…
Gwillou : Eur verc’hodenn ?
Jakez : Eur verc’hodenn, ya, e-giz ar vugale.
Gwillou : Eur verc’hodenn, evid ober petra ?
Jakez : War he meno, an intronezed braz e kêr a lak merc’hodennou war o gweleou ’vid ober cheuc’h. Ar verc’hodenn-se ’neus koustet tri mil lur ! Tri mil lur !
Gwillou : Tri mil lur ! An ourgouill a zo loen !

Traduction de l’extrait du sketch BEC’H D’AR BRILLI
Aux maquereaux !
Gwillou : Tu n’as aucun scrupule, Jakez.
Jakez : Et faut-il qu’un commerçant consomme lui-même les produits qu’il vend ? Yann Futellig a fait fortune en vendant de la limonade, et pourtant je sais bien que cet homme n’en a pas bu une goutte de sa vie. Il aime trop le vin rouge pour se gâter le palais en buvant de l’eau de source.
Gwillou : Et il a raison, Jakez. Je crois qu’il vaudrait mieux que tu t’établisses comme marchand de vin rouge. En voilà un bon métier, mon gars. Pas de tracas, il te suffit de rester paisiblement derrière le comptoir à remplir les verres et à ramasser l’argent dans le tiroir.
Jakez : Dieu m’en garde ! La faillite ne tarderait pas, et le tenancier serait très vite conduit au cimetière. Allez, aux maquereaux ! Aux maquereaux !
Gwillou : Il est déjà midi, l’angélus est sonné. Les gens sont rentrés déjeuner. Je pense qu’il vaut autant que tu fermes ta boutique, et que tu rentres manger un morceau. Je crois que tu as fait un sacré travail ce matin, ton front est couvert de sueur. Il faudra essorer ta chemise, tellement elle est mouillée.
Jakez : Ah oui ! La destinée de l’être humain ici-bas est bien triste. Il lui faut faire toutes sortes de métiers pour gagner son avoine.
Gwillou : Mais Jakez, n’as-tu pas peur de Lik Penn-Ruz ? Elle a l’habitude de venir vendre du poisson sur la place du bourg. S’il lui arrivait d’apprendre que tu lui as volé sa place, je ne donnerais pas cher de te peau. Prends garde à tes yeux, elle les ongles aussi coupants qu’une faucille. Cela ferait une belle bagarre. Il vaut mieux rentrer avant qu’elle ne vienne.
[Ici, un passage d’environ une demi-page manque ; il semble avoir été « coupé ».]
Jakez : C’est honteux.
Gwillou : Laisse filer, Jakez. Avec des gens comme ça, il n’y a rien à faire. Dis-moi plutôt comment ça s’est passé avec Lik Penn-Ruz.
Jakez : Tu sais bien que l’argent fond littéralement entre les mains de mon épouse Katellig Krohen, plus vite que neige au soleil.
Gwillou : Hélas oui.
Jakez : Il y a huit jours, elle avait acheté une poupée de toute beauté, rubans dorés, dentelles…
Gwillou : Une poupée ?
Jakez : Oui, une poupée, comme les enfants
Gwillou : Oui, mais une poupée pour que faire ?
Jakez : A ce qu’elle dit, les grandes dames, en ville, ont des poupées posées sur leurs lits pour les décorer. Cette poupée a coûté trois mille francs ! Trois mille francs !
Gwillou : Trois mille francs ! Quel orgueil insensé !

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