Lourdes, haut lieu de la douleur, de l'espérance et de l'imprévisible grâce, est dans l'opinion commune synonyme de miracle. Et c'est par là que Georges Rouquier commence son film. Se comportant moins en enquêteur qu'en chercheur, il étudie les volumineuses archives qui se rapportent au sujet, et concentre son attention sur trois cas de guérison, tous différents, dont il présente les protagonistes dans l'après-coup, parfois éloigné, de leur séjour à Lourdes (une des personne est bretonne, elle est filmée dans un café de Rennes). Au terme de cette première partie, Rouquier plonge le spectateur dans la réalité quotidienne d'une journée de pèlerinage, de la messe du matin jusqu'à la prière du soir, vibrante, dirait-on, dans la lumière des bougies. Approchant la réalité au plus près, mais jamais indiscrète, la caméra fixe les malades de tous âges et de toutes conditions, leurs infirmières, brancardiers et accompagnateurs, les pèlerins venus du monde entier. Elle enregistre les déplacements en chariots, les bains dans les piscines, les repas, les pauses, les processions et les prières collectives. Elle n'oublie pas les marchands du temple, mais elle est avant tout attentive à la souffrance et à la ferveur, à la grâce qui illumine tel jeune visage, inoubliable. Deux guérisons s'étant produites au cours du tournage, Georges Rouquier en fait état, scrupuleusement, dans la dernière partie de son film, qui n'est pas une conclusion. (résumé figurant sur la cassette vidéo)