L’histoire retrace la vie, la mort, l’éternité de Salaün ar Fol qui mendiait au nom de la Vierge. Les trois frères se partagent la tâche. Ronan assure la régie et la production. Perrig est l’opérateur, Herri qui a été le collaborateur de Jean Delannoy pour Dieu à besoin des hommes, s’occupe de la mise en scène.
Le clergé local participe activement au tournage ainsi que la population :
“ Sur les lieux de tournage, les jeunes et les vieux venaient nous proposer -bénévolement bien sûr! - Et leurs services. Certains avec le sourire- l'envie de faire du cinéma-, d'autres avec un air recueilli- l'idée de "gagner leur pardon" en participant à une œuvre à la gloire de Itron Varia, Madame Marie. ”
Henri Caouissin
La musique est signée du compositeur breton Jeff le Penven.
Le film est donc 100% breton, selon le souhait de ses créateurs, mais il attendra 6 ans avant d'obtenir le visa nécessaire à sa distribution.
Les frères Caouissin passent outre la réglementation et s'improvisent distributeurs et projectionnistes. La première projection a lieu à Brest. Elle est organisée au bénéfice de la reconstruction de l'Abbaye de Landévennec. Les trois frères sillonnent la Bretagne. La foule se déplace en masse.
"Ainsi ce cinéma breton "pen kil ha troad" (des pieds à la tête) était en communion totale avec le public breton car il était le reflet de ses visions intérieures, l'écho sonore qui faisait vibrer son âme. Nous avions gagné la partie ! Mieux : notre film dépassa les frontières du Couësnon. L'accueil qu'il obtint des étrangers nous surprit encore plus : un public qui n'était pas breton découvrait là un nouveau cinéma exotique, qui avait une langue et une âme..."
Henri Caouissin |